Pièges à éviter en parlant d’homosexualité

by Ricardo Fortune

Au cours des dernières semaines, la ville de Régina a travaillé à la promulgation d'une loi interdisant la « thérapie de conversion » et les militants LGBTQ + ont contourné la question de la définition de « thérapie de conversion » en accusant les partisans d'une telle thérapie d'assimiler l'homosexualité à la pédophilie. Cela tend à faire dérailler la discussion, mettant ceux qui supportent la thérapie sur la défensive. La conversation ressemble souvent à ceci:

Personne A: Pourquoi un homme gay ne peut-il pas être avec la personne qui l’attire?

Personne B: Ce n'est pas parce que vous êtes attiré par quelqu'un que vous devez agir selon cette attirance

Personne A: Pourquoi pas?

Personne B: Supposons que vous soyez attiré par un enfant; diriez-vous que vous pouvez agir selon cette attirance?

Personne A: Pourquoi comparez-vous l'homosexualité à la pédophilie?

La dernière question posée a une forte puissance émotionnelle qui ne doit pas être écartée. Les enjeux d'homosexualité sont souvent présentés comme des enjeux d'identité. Par conséquent, lorsque l’on remet en question la vision de la sexualité ou de l'identité de genre d'un sceptique, c’est souvent interprété comme une remise en question de sa personne. Le célèbre athée, Richard Dawkins, l'a récemment découvert à ses dépens. Il a publié un « tweet » remettant en question les affirmations des personnes transgenres, mais cela a été immédiatement interprété comme un commentaire déshumanisant.

Comment les chrétiens devraient-ils gérer ce problème? Nous devons tout d’abord écouter les préoccupations soulevées par ceux avec lesquels nous ne sommes pas d’accord. Nous devrions être prompts à écouter et lents à parler (Jacques 1:19). Peu de temps avant d’écrire ce blogue, je me suis senti coupable de toujours faillir à ce niveau-là. J'ai toujours fait de mon mieux pour aborder ce problème de manière logique sans laisser aucune émotion me gêner. On pourrait dire qu’il n’y a rien de mal à cette approche, mais j’écoutais seulement pour comprendre les arguments et ensuite les détruire. Malheureusement, les gens s'identifient si étroitement à leurs idéologies qu'en les détruisant, on les détruit également. Nous devrions, bien sûr, tenir notre position et défendre nos croyances, mais cela devrait être fait avec douceur et respect (1 Pierre 3:15). Cela devrait être fait avec un esprit qui veut voir la personne être sauvée.

Les événements, mentionnés précédemment, à la ville de Régina; m'ont amené à me demander pourquoi les gens sont-ils si offensés lorsque nous faisons un rapprochement entre l'homosexualité et la pédophilie? N'est-ce pas une comparaison légitime? Avant de répondre à cette question, mettons en pratique ce que nous venons de dire ci-dessus et écoutons les préoccupations de ceux qui ne sont pas d’accord avec nous, puis nous pourrons ensuite clarifier pourquoi nous utilisons ce parallèle.

Cette comparaison est perçue comme offensante car la pédophilie est reconnue par tous comme méprisable. Si l'on admettait qu'un parallèle peut être établi entre les deux, ils ont souvent le sentiment que l’on devrait également conclure que les deux pratiques sont également méprisables. C'est une préoccupation légitime, car personne ne veut être perçu comme ayant quelque forme de similarité avec un pédophile. Cependant, lorsque ce parallèle est fait, c'est généralement pour souligner le fait qu'un bon comportement sexuel n'est pas déterminé uniquement sur la base d'une attirance. Nous n’essayons pas d’insulter les gens et de les traiter de noms. En d'autres termes, « l’illustration du pédophile » n'est qu'un raccourci pour dire que «si l'attirance était une base suffisante pour légitimer un comportement sexuel, la pédophilie serait acceptable. Puisque nous convenons tous que la pédophilie est inacceptable, l'attirance n'est donc pas une base suffisante pour déclarer un comportement sexuel légitime ». Ce point doit être clairement présenté.

Il est important pour les personnes LGBTQ + de se présenter comme des personnes qui éprouvent une attirance, et non comme des personnes qui ont choisi de se comporter comme elles le font. Le raisonnement semble être que « si ce que je vis est une attirance hors de mon contrôle, je ne peux pas être considéré comme responsable d’agir selon mes attirances ». C'est un moyen d'attirer la sympathie du public, afin d’être perçu comme une victime plutôt qu’une personne sexuellement déviante. Il est vrai que nous ne sommes pas moralement responsables de nos attirances, mais il ne s’ensuit pas que nous ne sommes pas moralement responsables lorsque nous agissons selon nos attirances. « L'illustration du pédophile » sert également à réfuter cette erreur. Un homme qui trompe son épouse n'est pas moralement responsable de ses attirances pour les autres femmes, mais est moralement responsable de ses actes. De même, le pédophile ne doit pas être blâmé pour les attirances qu’il éprouve, il est blâmé pour avoir agi selon ses attirances. Une anthropologie chrétienne (l'étude de ce que signifie être humain) s'oppose à tout ce qui réduirait les humains à de simples animaux agissant selon leur instinct. Cependant, une anthropologie matérialiste ne peut expliquer l'humanité qu'en termes darwiniens et réduire les humains à de simples animaux évolués agissant sur leurs impulsions.

Maintenant qu'il est clair que nous n'avons pas de mauvaises intentions en utilisant cette illustration, nous devons nous demander si elle est utile. Si nous laissons de côté toutes les politiques et les émotions et nous en tenons aux faits scientifiques, la pédophilie et l'homosexualité sont comprises dans le monde médical comme des orientations sexuelles et attirances sexuelles. Le sceptique est alors prompt à souligner qu'ils diffèrent en ce que l'un d'eux est imposé à une personne non consentante et l'autre implique deux personnes consentantes. Par conséquent, la conclusion semble être qu'ils devraient être classés dans deux catégories différentes. Les chrétiens conviennent que le consentement est une composante nécessaire de l'éthique sexuelle, mais ce n'est pas le type de critère que la science prend en considération. Lorsque le sceptique passe furtivement l'idée de « consentement », il ne fait plus de science, il fait de philosophie. La science n'est pas équipée pour dire si les relations sexuelles ne devraient avoir lieu qu'entre personnes consentantes. La science ne peut pas faire d’affirmations morales! Après tout, les grands requins blancs copulent de force avec leur compagne sur une base régulière, et personne ne pense que c'est immoral - ils ne font que ce que font les animaux. Seules la philosophie et la théologie revendiquent la moralité. Lorsque le sceptique veut séparer la pédophilie de l'homosexualité sur la base du « consentement », cela expose au grand jour ses allégeances philosophiques.

Cette comparaison est souvent utilisée dans la controverse entourant l'interdiction de la « thérapie de conversion », comme c’était le cas à Régina. Le sceptique ne peut pas expliquer pourquoi il est acceptable pour un pédophile de suivre une thérapie pour l’aider à modifier, réprimer ou réduire ses attirances ou son comportement sexuels, mais il n’est pas acceptable pour un homosexuel d’obtenir une telle thérapie. Celui qui soulève ce point est souvent blâmé d'avoir osé faire une telle comparaison, mais une réponse est rarement donnée. Nous admettons que la pédophilie cause du tort à autrui, mais celui qui recherche une « thérapie de conversion » juge que ses attirances lui causent du tort. Si le « préjudice subi » est le facteur qui nous inquiète, tant le pédophile que l'homosexuel devraient pouvoir recevoir la thérapie qu'ils désirent, car dans les deux cas ils subissent un préjudice.

Lors de ces conversations, il y a rarement assez de temps pour faire une bonne présentation. Le public n'entend généralement que le sceptique qui exprime son indignation. Pour cette raison, je m’abstiendrais d'utiliser cette analogie à moins de disposer de suffisamment de temps pour la défendre. D'autres analogies pourraient servir le même objectif et pourraient être moins offensantes.

Comme mentionné ci-dessus, l'adultère est un bon exemple d'acte sexuel qui est largement condamné, même lorsqu'il se produit entre des personnes consentantes. D'autres bonnes analogies seraient la polygamie et l'idée grandissante de l'inceste consensuel. Ce dernier peut encore être offensant pour certains, mais comme il implique deux adultes consentants et qu'il est légal en France et dans d'autres pays, il serait peut-être préférable de l'utiliser. Sur quelle base pouvons-nous dire que des frères et sœurs consentants ne devraient pas avoir de rapports sexuels? Pourquoi peuvent-ils recevoir une thérapie pour réduire leur attirance l'un pour l'autre, mais un homosexuel ne pourrait pas obtenir la thérapie qu'il désire pour réduire ses attirances envers le même sexe? Le sceptique aura encore du mal à répondre à ces questions et, espérons-le, reconsidérera sa position.